
2024 - 1ère Edition du Wild Challenge
La naissance du Wild Challenge
Le Wild Challenge est né d’un constat : si l’équitation est un sport qui se pratique à deux, dans le monde sportif actuel, les chevaux sont rarement écoutés et leur bien être mental, tout comme leur intégrité physique ne sont pas toujours respecté.
En septembre 2023, une mise à jour des règlements fédéraux autorise les cavalières à concours en CSO en cordelette. Cette mise à jour inspire Julia Denève, professionnelle engagée dans la filière équine, qui imagine un projet fou : emmener une équipe aux championnats de France afin de réaliser leur parcours en CSO sans mors ; avec des chevaux dont les besoins fondamentaux sont respecté, béficiant d’un entrainement doux, avec le moins de contraintes possibles. L’idée du projet est également de montrer aux acteurs de la filière qu’ils ont eu raison de faire un pas vers les pratiquants d’une équitation alternative.
Pourquoi en CSO? Le saut d’obstacle est l’une des disciplines les plus pratiquées par les cavaliers en France. Notre volonté est de montrer qu’on peut pratiquer une autre équitation dans cette discipline.
C’est suite à ce constat que Julia contacte plusieurs cavalières qui pratiquent déjà du CSO en cordelette afin de leur parler du projet et organise un casting. Après une sélection minutieuse de 3 cavalières, le Wild Challenge prend alors vie.
La volonté de communiquer au maximum sur les réseaux sociaux est au coeur du Wild Challenge. Car on a toutes appris grâce à du contenu vu sur internet. Plusieurs d’entre nous ont pu découvrir une équitation alternative, très différente de celles présentées dans les clubs. Et la volonté du Wild Challenge est justement d’inspirer d’autres cavalières en montrant qu’on peut allier une équitation sans mors, le bien-être équin et la performance sportive.
3 cavalières dont les parcours font écho
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Laura Chomel
Laura est gardienne de deux poneys: Et Hop, un poney OC de 10 ans, avec lequel elle participe au Wild Challenge, et Shaman, un poney retraité avec lequel elle a commencé l’équitation. P’tit Hop a presque 4 ans quand Laura devient sa propriétaire et il est a peine débourré. Laura commence par monter en club avec lui, jusqu’à ce qu’elle se fasse très peur. Elle change d’endroit et réalise l’importance du relationnel avec le cheval et de l’éducation. Elle s’intéresse au travail à pied et commence à nouer une relation de confiance avec Et Hop. Laura a appris à monter dans un club où tous les chevaux étaient sans mors et où le cheval avait une place centrale dans l’équitation. Très vite, elle réalise que c’est vers cette équitation qu’elle veut se tourner. Elle veut nouer une vraie relation avec son cheval, qu’il soit de content de la voir et de faire des choses avec elle au quotidien, en dehors du CSO. Elle commence à sortir en balade en licol. Et Hop étant un cheval très anxieux, il a besoin d’avoir beaucoup de présence alors Laura décide de le passer en sidepull pour travailler en carrière, une véritable révélation. A sa grande surprise, le premier concours sans mors du binôme se passe à merveille.
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Miju Dogna
Gardienne d’Urlevent des Nouettes, poney français de selle de 16 ans. Miju rencontre Urlevent alors qu’il n’a que 4 mois et demi. Le binôme grandit ensemble. Suite à un accident sur le Cross, Miju met leur carrière sportive en pause pendant plusieurs années et se tourne vers le sans mors, en commençant par un sidepull alors qu’Urlevent à 6 ans. Au départ, le sans mors est réservé aux séances funs, mais suite à une période où le binôme ne se comprend plus, Miju décide d’arrêter toute contrainte pour vraiment avoir l’opportunité d’écouter son cheval et de renforcer leur lien qui semblait perdu, en revenant à l’essentiel.
Quelque temps avant de commencer sa saison avec le Wild Challenge, Miju réalise son premier concours avec Urlevent en cordelette, avec cette pression: si tu te plantes, tout le monde va dire que c’est à cause de la cordelette. Mais la magie de leur complicité opère et la pression s’envole à l’entrée en piste. Un parcours duquel le binôme ressort sans faute, avec la réalisation que les années de remise en question ont portées leur fruit.
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Romane Contré
Romane est la gardienne de deux chevaux: Lovelie Moon et Calvin, un connemara de 12 ans avec qui elle réalise le WIld Challenge. Calvin arrive chez Romane alors qu’il a 3 ans. Avec sa maman, elle aussi cavalière et passionnée de chevaux, elle réalise la base du débourrage de Calvin alors qu’elle n’a que 10 ans. Coacher par une enseignante très classique, Romane est mal orienté avec Calvin et se rend compte que ce n’est pas le type d’équitation qu’elle souhaite pratiquer avec son cheval. Elle s’oriente vers l’équitation éthologique avec l’envie d’en faire le moins possible. Elle commence à monter en licol en corde et passe rapidement en cordelette. Au fil du temps, Romane prouve que même sans mors, il est possible de mettre un cheval en place, de faire du CSO ou même du dressage. Depuis 3 ans, elle réalise des concours de CSO en cordelette sur des terrains proche de chez elle. Rapidement, elle est félicitée pour ses performances et devient une source d’inspiration pour des cavalières de sa région.
Une véritable équipe en marche pour le changement
Le tournage des interviews avec Margot a été importante pour Julia: elle a réalisé qu’elle n’était pas seule à vouloir s’engager pour faire changer la filière équestre. La rencontre des cavalières n’a fait que confirmer qu’elle ne s’était pas trompée en lançant le Wild Challenge. Les cavalières sélectionnées dépassent toutes ses attentes: du vrai bon travail, des poneys très appliqués (parce que dans cette édition 2024 il n’y avait que des poneys!), dans la collaboration avec leur gardienne. En bref: des chevaux qui kiffait leur vie.
Lamotte, la grande rencontre
La rencontre de toute l’équipe a été très naturelle. Les échanges au fil des mois, les visios et les valeurs communes avaient déjà permis de créer un lien particulier. Plus qu’une équipe, c’est une véritable team soudée qui s’est formée grâce au Wild Challenge. Une team composée de cavalières, mais avant tous de gardiennes partageant des valeurs communes. Des personnes entre lesquelles, tout au long de la saison et même après, il y aura de véritables discussions et échanges sans filtre et sans peur du jugement.
Impossible de participer aux Championnats de France sans conserver les valeurs importantes pour du projet. L’équipe a donc trouvé un endroit où les chevaux pouvait être dans des paddocks en herbe, dans un endroit calme.
Le jour de leur arrivée, les cavalières de la team se sont rendues avec leurs chevaux à Lamotte, afin qu’ils puissent découvrir et s’imprégner de l’ambiance particulière de l’endroit avant leur premier passage le lendemain.
Et puis est venu le grand jour: le premier passage de cette team très spéciale au Championnat de France. Au paddock, la tension est palpable. Laura et Romane sont assez stressée, mais Miju rigole et garde le sourire afin d’essayer de détendre ses coéquipières. Nous avons une copie du règlement avec le paragraphe concernant l’autorisation du sans mors en concours au cas où le commissaire de paddock nous empêche de rentrer en piste en cordelette. Finalement, nous n’en aurons pas besoin et nous en sommes ravies.
Au moment où les filles rentrent en piste, nos jambes se mettent à trembler. On réalisait toutes à ce moment-là, que oui, c’était vraiment en train d’arriver: des cavalières allaient réaliser un parcours de CSO en club 1 à Lamotte en cordelette et sidepull.
Le premier passage
Le parcours est technique pour cette première manche, coté à presque 1m.
On entre dans la boîte.
Miju est la première à passer.
Laura passe en deuxième.
Romane rentre en piste en dernière. Le binôme fait 2 barres. Une touchette à la sortie du triple et une barre à la d’un double. Des erreurs que Romane expliquera plus tard comme étant dues au fait qu’elle tends trop à l’entrée puis l’abandonne dedans alors le poney fait un pied. A la fin de son parcours, elle s’arrête dans la carrière pour donner un bout de carotte à Calvin.
Durant les 3 passages, on crie, on encourage. Les filles se crient des conseils. On est comme dans une bulle, il n’y a que nous et la coéquipère qui est sur la piste. Ce n’est qu’en sortant de la carrière qu’on réalise qu’on était pas les seules à crier des encouragements. Les gens dans les gradins étaient là pour soutenir les cavalières du Wild Challenge, s’étonner de découvrir des chevaux réaliser le parcours sans mors et filmer cet évènement. On apprend qu’une jeune fille a demandé si c’était une épreuve spéciale juste pour ses cavalières. Cela nous fait sourire. Il y a encore du chemin a parcourir, mais le Wild Challenge interpelle déjà.
Le deuxième passage
Miju passe à nouveau en première
C’est au tour de Laura. Elle appréhende l’obstacle n°4. P’tit Hop fait deux refus, mais elle sait le rassurer et la troisième fois est la bonne. Elle continue son parcours, mais sent que son poney commence à être fatigué. Le long trajet, le changement d’environnement, le tour d’hier et toutes les émotions que cela entrainent semblent avoir épuisé Et Hop. Arrivé devant le triple, le binôme ralenti et le refus est acté. Laura carresse son poney et se penche sur son encolure. A ce moment, toutes nos émotions se mélangent. Laura pleure, les larmes nous montent au yeux. On est toutes submergées par nos émotions, nous savons qu’il n’y aura pas de finale pour l’équipe. Mais la cloche sonne pour que Romane rentre en piste. Elle n’a pas le temps de dire un mot à Laura qui est encore sur la piste. Alors on se ressaisi parce qu’on veut vivre ce moment avec elle. Parce que ça n’est pas fini: on est avant tout venues à Lamotte pour montrer qu’on pouvait faire les choses autrement, et notre mission n’est pas finie. Miju serre Laura qui revient dans la boite. Et puis on crie des mots d’encouragement pour Romane, qui décide qu’il ne lui reste plus qu’à s’amuser et profiter de ce moment avec Calvin.
Evidemment les émotions sont là, Calvin est un peu crispé au départ. Si le premier saut passe, sur le deuxième, un peu plus haut, il fait une touchette qui lui vaut une barre. Romane appréhende le 4 car son poney a pu observer les refus d’Et Hop sur cet obstacle, mais il le franchi ! Arrivé devant le triple, il se met un peu à “rouler” devant la jambes de Romane qui n’intervient pas. Résultat, il perd son équilibre et fait un pied dans l’entrée. Une deuxième barre au sol.
Romane nous offrira une belle note de fin: sur le dernier obstacle, elle sent que Calvin est avec elle,alors elle elle lâche tout et écarte les bras. Avec Calvin elle vole au dessus des barres. Une image qui restera gravée dans nos mémoires. Comme un symbole de cette liberté pour nos chevaux qu’on essaye de transmettre via ce beau projet imaginé par Julia.
Les sponsors de l’année 2024
Julia avait a coeur de gâter les cavalières du Wild Challenge, c’est pourquoi elle a décidé, avec son équipe, de chercher des sponsors dès cette première édition. Des grandes marques et des petites boutiques artisanales ont eu a coeur de soutenir le Wild Challenge.